Les origines de la psychogénéalogie

La psychogénéalogie est étayée par une clinique solide et des penseurs reconnus. Depuis quand ? Qui sont-ils ?

Médiatisation de la psychogénéalogie

Qui s’intéresse à la psychogénéalogie et à l’analyse transgénérationnelle a forcément déjà entendu parler de Anne Ancelin Schützenberger. Elle est l’auteure, entre autres, de « Aïe mes aïeux », ouvrage paru en 1988, vendu à ce jour à plus de 400 000 exemplaires.

Dans les années 1980 elle popularise donc le terme de psychogénéalogie. Elle est parfois considérée comme l’inventrice de la psychogénéalogie. Toutefois elle a surtout contribué à rendre l’analyse transgénérationnelle plus connue du grand public grâce à son ouvrage. Elle met essentiellement en avant les répétitions : les descendants d’un bourreau de la Révolution qui sont devenus coiffeurs par exemple…

Différence entre psychogénéalogie et analyse transgénérationnelle

L‘analyse transgénérationnelle vulgarisée sous le terme de psychogénéalogie est un processus visant à étudier la psychologie de l’arbre généalogique de la personne qui vient consulter (je vais l’appeler le consultant). Le professionnel consulté étudie, à travers ce processus, l’inconscient familial.

La psychogénéalogie est un outil de l’analyse transgénérationnelle qui se base sur des données objectives comme les dates, les métiers, les lieux… A travers la psychogénéalogie et d’autres outils, l’analyse transgénérationnelle permet au consultant de retrouver des marges de manœuvres. L’objectif de ce travail est de dépasser ses blocages, ce « c’est plus fort que moi » qui l’empêche parfois.

Les penseurs de la psychogénéalogie et du transgénérationnel

La clinique de l’analyse transgénérationnelle est ancienne et solide. Plusieurs penseurs sont à l’origine de l’élaboration de la notion de transgénérationnel.

Les penseurs des premières générations

La première génération de penseurs voit le jour au 19ème siècle. Arrivent ensuite Sandro Ferenczi et bien entendu Carl Gustav Jung. Ferenczi utilise le contre transfert dans ses analyses.
Jung, quant à lui, est à l’origine de nombreux concepts utilisés en transgénérationnel et en psychogénéalogie tels que l’inconscient collectif, la synchronicité, le processus d’individuation ou encore les archétypes psychologiques. Je développerai ces concepts dans un prochain article.

Les penseurs des générations plus récentes

Après eux viendront entre autres :

• John Bowlby qui développe la théorie de l’attachement reprise depuis par Boris Cyrulnik notamment.
• Nicolas Abraham et Maria Torok qui documentent la théorie de la crypte et du fantôme et les deuils inachevés pathologiques (attention la notion de fantôme ici ne doit pas orienter le lecteur vers l’ésotérisme ou la magie, la psychogénéalogie n’ayant rien à voir avec de telles notions, le psychogénéalogiste n’étant ni magicien, ni guérisseur).
• Ivan Boszormenyi-Nagy développe la notion de balance des comptes familiale.
• Paul Récamier traite le sujet des climats incestueux.
• Robert Neuburger développe la théorie du mythe familial.
• Anne Ancelin Schützenberger, quant à elle, travaille sur le syndrôme anniversaire, les répétitions.
• Plus près de nous on retrouve également Boris Cyrulnik qui explique le concept de résilience.
• Serge Tisseron développe enfin des théories liées au transgénérationnel en étudiant notamment les secrets de famille. Grand amateur de BD et notamment de Tintin, il a étudié les secrets de familles qui suintaient dans l’œuvre d’Hergé.

L’analyse transgénérationnelle s’appuie donc sur une clinique solide à travers les époques. Elle intègre diverses disciplines et se base sur des fondements étayés. J’aurai l’occasion dans de prochains articles de développer certains concepts forts intéressants.

Vous souhaitez en savoir plus, entamer un travail en transgénérationnel ?